Le thème de la Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens est une question :
« Crois-tu cela ? »
« Crois-tu cela ? » s’inspire du dialogue entre Jésus et Marthe lors de la visite de Jésus chez Marthe et Marie à Béthanie, après la mort de leur frère Lazare, tel qu’il est raconté par l’évangéliste Jean.
Pour nous aujourd’hui la question nous est posée chaque dimanche :
« Crois-tu cela ? » c’est-à-dire « Crois-tu en Dieu, à la foi qui t’a été transmise par tes parents, tes grands-parents, par tous les témoins qui t’ont précédé ? »
Notre « je crois » repose sur des personnes, chacun pourrait se remémorer deux ou trois noms de chrétiens qui l’ont amené à croire. Cela peut reposer sur des lieux, quelqu’un pourrait dire : « Moi j’ai été marqué par l’église de mon baptême, par Lourdes ou encore tel ou tel monastère. »
Notre « je crois » repose sur des personnes et des lieux. Ainsi que sur des lectures qui ont éclairé notre compréhension de Dieu. Ou encore des célébrations sacramentelles ou pas qui, en repartant nous faisaient dire « Oui je crois ».
Le « je crois » ou encore « nous croyons » ne repose pas sur quelque chose de flou. C’est là où cette année nous allons nous rappeler ce qui s’est passé il y a 1 700 ans.
En 325, l’empereur Constantin rassemble le premier concile œcuménique, œcuménique cela signifie qu’il réunissait toutes les Églises chrétiennes dispersées tout autour de la Méditerranée. Il n’y avait pas encore de séparation comme on connaît aujourd’hui avec nos frères protestants ou orthodoxes mais il y avait une telle diversité d’expressions qu’il fallait bien répondre à la question : si on se dit chrétien, en quoi croyons-nous vraiment ?
Eusèbe de Césarée, qui était présent au concile, parle de plus de 250 participants. Il fallait donc faire l’unité.
Il n’y avait pas encore de pape comme on le connaît aujourd’hui. L’évêque de Rome n’était pas encore celui qui faisait l’unité. Le premier qui pourrait être comparable au pape actuel serait Damase 1er, seulement en 366.
325 sera donc l’année où un premier texte fait l’unité. Celui que nous appelons aujourd’hui le Credo de Nicée-Constantinople.
« Crois-tu cela ? »
Ce n’est pas croire à un texte. Bien sûr qu’il y a un texte pour lequel les évêques et théologiens étaient d’accord. Mais pour nous ? On ne nous demande pas d’être des théologiens avec Bac + 6. Si je reprends simplement le paragraphe qui dit : « Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu, engendré non pas créé, consubstantiel au Père ; et par lui tout a été fait. »
Si je dis : « Crois-tu cela ? » dans le sens « As-tu compris tout ce que cela veut dire ? » La majorité d’entre nous dirons : « Euh, non, j’ai pas tout compris. »
« Crois-tu cela ? » C’est adhérer à l’unité de l’Église, c’est faire l’unité dans notre communauté même si nous sommes très différents les uns des autres, comme disait saint Paul dans la seconde lecture.
Et adhérer à l’unité de l’Église c’est source d’une vraie joie, d’une joie profonde.
Les enfants l’ont vécu l’autre année quand nous étions à Pontmain. Les jeunes l’ont vécu quand nous étions à la basilique Saint-Martin à Tours. Nous l’avons vécu dans telle ou telle célébration parce qu’elle nous unifiait.
« Crois-tu cela ? » C’est adhérer à l’unité de l’Église… et c’est essentiel.
D’ailleurs Jésus a bien dit : « Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » Jean 17,21
« Crois-tu cela ? » C’est adhérer à l’unité de l’Église… et c’est essentiel.
AMEN