Homélie de la Présentation du Seigneur au Temple


3 février 2025

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C’est l’une des plus belles rencontres que nous rapporte l’Évangile de Luc.

Celle de Syméon avec un enfant de quarante jours. C’est une belle rencontre parce qu’il y a des paroles qui la traduise : « mes yeux ont vu le salut, que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »

C’est une belle rencontre parce que nous avons la réaction de celui qui l’a vécue.

Rappelez-vous, les bergers, aucune parole, aucun mot, on ne sait pas ce qu’ils ont ressenti. Ils ont raconté mais on n’a pas leur discours : « les bergers racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. » Malheureusement on a perdu l’enregistrement, aucune parole.

Rappelez-vous les mages, rien, aucune parole là non plus : « tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents. »

Aujourd’hui, avec Syméon nous avons une réaction orale : « mes yeux ont vu, ils ont vu la lumière. »

Lundi et mardi, j’étais à nouveau à Montmartre pour la formation Talenthéo. Je vois un lien avec la fête de ce jour. Parce que la question qui anime chacune de nos sessions je pourrais la traduire ainsi : dans chacune de nos activités paroissiales, dans chacun de nos services qu’est-ce qu’on donne à voir ? Et si on donne à voir alors il y aura la parole de celui qui reçoit.

Un exemple qui, je crois, est missionnaire : quand je regarde les expressions écrites des collégiens qui sont allés à Lisieux ou encore à Tours sur les pas de saint Martin. Ils ont vu et ils ont entendu, et ils ont exprimé quelques mots de leur rencontre. Et ça va au-delà de ce que j’aurais pu imaginer.

Syméon a vu, il a vu la lumière qui se révélait à lui. Pour nous ce doit être aussi une conséquence de nos rencontres, de nos activités, de nos animations, de nos célébrations.

C’est encore le sens de ce 2 février qui est la journée de la vie consacrée faisant écho au verset d’Évangile : « Tout premier-né sera consacré au Seigneur. »

La vie consacré c’est à l’image de Syméon : « Mes yeux ont vu la lumière ».

Nous avions cette semaine le témoignage de Lucile : Depuis longtemps elle sentait qu’elle était appelée à une vie avec Dieu. Alors étudiante en langues étrangères à la catho à Angers, à 20 ans elle part en Amérique du Sud, où elle entend une voix lui dire en espagnol : « Dieu seul suffit. » Accompagnée dans son cheminement, en expérimentant la vie dans différentes congrégations, elle ne trouve pas sa place. A l’été 2015 elle passe un mois et demi au Bénin, découvre l’institut Notre-Dame de l’Inculturation : « J’ai compris que c’était là que le Seigneur m’attendait ». Ces yeux avaient enfin vu.

Avec quelques-uns d’entre vous je serai au week-end pastoral pour la formation Talenthéo les 22 et 23 mars prochains. Qu’est-ce que nous allons faire à Paris, pourquoi aller si loin ? La réponse est encore là : pour que nos yeux voient et que nous puissions dire : voilà ce qui peut donner lumière à notre paroisse.

Oui Syméon nous met sur le chemin : « mes yeux ont vu, ils ont vu la lumière »

AMEN


Présentation du Seigneur au Temple — Fête du Seigneur