Homélie du 4e Dimanche de Pâques


15 mai 2025

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dimanche 11 mai 2025


Il est reparti du Christ, le cœur de notre foi

J’ai écouté avec attention la première homélie de notre pape Léon XIV. C’était
vendredi en la chapelle Sixtine.


Il est reparti du Christ, le cœur de notre foi.


Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant, c’est-à-dire l’unique Sauveur et le
révélateur du visage du Père.


En Lui, Dieu, pour se faire proche et accessible aux hommes, s’est révélé à nous
dans les yeux confiants d’un enfant, dans l’esprit éveillé d’un adolescent, dans
les traits mûrs d’un homme, jusqu’à apparaître aux siens, après sa résurrection,
dans son corps glorieux.


Puis il a fait référence à ce passage où Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es
le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » (Mt 16, 16). Le Christ, le cœur de notre foi.


Puis le pape Léon s’est arrêté à la question : « Au dire des gens, qui est le Fils de
l’homme ?» (Mt 16, 13). En pensant à la scène, nous pourrions trouver deux
réponses possibles, deux attitudes différentes.


Il y a tout d’abord la réponse du monde. Matthieu souligne que la conversation
entre Jésus et ses disciples sur son identité se déroule dans la belle ville de
Césarée de Philippe, riche en palais luxueux, nichée dans un cadre naturel
enchanteur, au pied de l’Hermon, mais aussi siège de cercles de pouvoir cruels
et théâtre de trahisons et d’infidélités. Cette image nous parle d’un monde qui
considère Jésus comme une personne totalement insignifiante, tout au plus un
personnage curieux, qui peut susciter l’émerveillement par sa manière
inhabituelle de parler et d’agir. Ainsi, lorsque sa présence deviendra gênante en
raison de son exigence d’honnêteté et de moralité, ce « monde » n’hésitera pas
à le rejeter et à l’éliminer.


Il y a ensuite une autre réponse possible à la question de Jésus : celle du
peuple
. Pour le peuple, le Nazaréen n’est pas un « charlatan » : c’est un
homme droit, courageux, qui parle bien et dit des choses justes, comme
d’autres grands prophètes de l’histoire d’Israël. C’est pourquoi il le suit, du
moins tant qu’il peut le faire sans trop de risques ni d’inconvénients. Mais ce
n’est qu’un homme, et donc, au moment du danger, lors de la Passion, il
l’abandonne et s’en va, déçu.


Ce qui frappe dans ces deux attitudes, c’est leur actualité.


Aujourd’hui encore, nombreux sont les contextes où la foi chrétienne est
considérée comme absurde, réservée aux personnes faibles et peu intelligentes

; des contextes où on lui préfère d’autres certitudes, comme la technologie,
l’argent, le succès, le pouvoir, le plaisir.


Aujourd’hui encore, il existe des contextes où Jésus, bien qu’apprécié en tant
qu’homme, est réduit à une sorte de leader charismatique ou de super-
homme, et cela non seulement chez les non-croyants, mais aussi chez nombre
de baptisés qui finissent ainsi par vivre, à ce niveau, dans un athéisme de fait.


Tel est le monde qui nous est confié, dans lequel, comme nous l’a enseigné à
maintes reprises le Pape François, nous sommes appelés à témoigner de la foi
joyeuse en Christ Sauveur. C’est pourquoi, pour nous aussi, il est essentiel de
répéter : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16, 16).


Deux convictions pour nous : témoigner du Christ et en témoigner d’une
manière juste, d’une manière ajustée.


Merci Seigneur de nous donner Léon XIV, merci pour son OUI qui nous ouvre
un bel horizon.

AMEN

https://www.vatican.va/content/leo-xiv/fr/homilies/2025/documents/20250509-messa-cardinali.html