Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non je vous le dis, mais plutôt la division…
« Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non je vous le dis, mais plutôt la division… »
Ce passage de l’Évangile est tout simplement choquant. Est-ce possible que le Christ ait parlé ainsi ?
Ces paroles paraissent en contradiction avec d’autres qu’il a lui-même prononcées : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » ; « pardonnez à ceux qui vous ont fait du mal » ; « faites du bien à ceux qui vous haïssent » ; « je vous donne ma paix. »
On pourrait citer bien d’autres paroles qui manifestent la volonté de paix, de réconciliation, de joie de vivre ensemble. Qu’est-ce qui peut bien se cacher derrière cette contradiction apparente ?
En regardant l’Évangile de Luc, je constate que dès le début, lorsque Jésus est présenté au temple, Syméon, un sage, regarde l’enfant et dit à sa mère : « cet enfant sera signe de division… Et toi-même, ton cœur sera comme transpercé par une épée. »
À l’autre bout de l’Évangile : la Croix. Et effectivement le cœur de Marie est comme transpercé.
D’un bout à l’autre de l’Évangile de Luc, il y a comme un fil rouge : l’opposition, la contradiction. C’était d’ailleurs la teneur des deux autres lectures.
C’est un constat de la part de Luc. S’il écrit cela, c’est qu’il voit de véritables malaises dans certaines familles. Il rédige son Évangile environ cinquante ans après la résurrection de Jésus. Que d’événements depuis ce temps-là !
Bien sûr il n’oublie pas tout l’enseignement de Jésus concernant la paix, l’amour et le pardon, et Luc a peut-être les plus belles pages sur le sujet : l’enfant prodigue, le bon samaritain, la parabole du figuier, Zachée… Mais il voit, il constate autre chose.
Les juifs sont divisés entre ceux qui adhèrent au Christ et ceux qui le rejettent. Jusqu’en l’an 70, chrétiens et judaïsants se retrouvaient au temple pour prier ensemble, après la destruction du temple par les Romains, les juifs judaïsants rejettent les chrétiens ; depuis déjà quinze ans, et Luc en est un témoin, les persécutions font rage.
Des chrétiens sont martyrisés, dans une même famille, certains ont renié le Christ, puis veulent être réintégrés dans leur communauté, mais ceux qui ont souffert à cause de la foi, s’y opposent. Cette page de Luc est le constat qu’il fait autour de lui.
Et aujourd’hui nous sommes bien obligés de constater que nous sommes dans une période de turbulence via Internet. Mon journal, vendredi dernier rapportait un fait : « Devant les critiques qui ont commencé à apparaître sur internet, Mgr Delmas a décidé de revoir sa décision. »
Je ne vais pas m’arrêter à ce fait précis, mais nous avons aujourd’hui, de soi-disant chrétiens, qui alimentent des soi-disant sites chrétiens, et qui font tout pour alimenter critiques, divisions, sectarismes et j’en passe. « Désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois. » Nous y sommes dans notre propre Église de France.
Ce peut-être l’objet de notre prière en ce dimanche : Que la lumière de la Bonne Nouvelle illumine nos paroisses et nos communautés et non pas le désir de division.
AMEN